Sa main glisse sur ma joue. Avec la douceur de la soie. Brûlante comme les flammes de l’enfer. Ses doigts prennent pris sur mon menton, relevant de force mon visage vers le sien. Son sourire est celui trop connu d’un homme avec qui j’ai passé trop de nuits. Je plonge dans ses yeux d’un bleu limpide. M’y noie. Aucun mot n’est échangé entre nous. Ce n’est que le silence de plomb d’un monde qui m’avale. Entre nous, c’est un nombre incalculable de silences, un monde de regard qui ne veut rien dire, quelques baisers volés sans le consentement de l’autre. Son bras libre agrippe ma taille, me plaque contre lui. Je dois rejeter la tête en arrière pour pouvoir continuer à soutenir son regard. Les mains bien à plat sur sa poitrine. Son cœur bat sous mes doigts. Sans précipitation. Loin des papillons incontrôlables des jeunes amoureux. « Ruuben?…» Ma voix n’est qu’un chuchotis rapidement étouffé par ses lèvres. Un baiser sans douceur. Rude. C’est ce qu’a toujours été Ruuben. Sans délicatesse. Avec le temps, je m’y suis faite. Ça faisait partie de sa personnalité. Mon mari n’avait aucune douceur, il est simplement direct, sans détour. Juste trop pressé pour rendre les choses agréables. Il avait toujours été comme ça. D’aussi loin que je puisse me souvenir. Nous nous étions rencontrés au Lycée, depuis, nous ne nous sommes jamais quittés. Encore aujourd’hui. J’ai beau l’aimer de moins en moins, avoir des sentiments de plus en plus partagés à son égard, il est quand même mon mari. Ce qu’il me rappelle tous les jours de ma vie. J’imagine que je n’ai pas à me plaindre en tant que tel. Des tas de femmes aimeraient être à ma place, je le savais. Rubben a beau être rustre, il n’en est pas moins charmant avec sa gueule de mauvais garçon. Mais nous n’avons rien en commun. Sinon cette vie que nous menons tranquillement, comme des bateaux se laissant porter par le courant. Il n’y a aucun piquant dans nos vies. Aucun imprévu. Il m’avait annoncé pendant notre lune de miel qu’il ne voulait pas d’enfants. Rien qui peut être hors de contrôle. Je n’avais pas eu mon mot à dire. Mon mari est contrôlant, je l’avoue. Il n’a jamais aimé sortir de sa zone de confort. Contrairement à moi. Il me le reproche souvent d’ailleurs. N’appréciant pas la vie que je mène. Il n’a jamais apprécié cette partie tête en l’air de ma personnalité. Il n’aime pas que je fourre mon nez dans les histoires des autres, que j’agisse de façon irréfléchie, que je me mette en danger simplement pour sentir l’adrénaline couler dans mes veines. Il a longtemps essayé de me faire changer de profession. Quelque part, il essaie toujours. Qu’arrivera-t-il au chien si tu ne reviens pas à la maison? Il mourra sans doute de faim, puisqu’il est incapable de s’en occuper. Il ne l’a jamais aimé de toute façon. Parfois, je me demande s’il y a quelque chose dans ce monde qu’il aime. À un certain niveau, je crois qu’il ne m’aime pas moi. Il n’aime pas ma personnalité, la façon dont j’agis, la façon dont je parle, l’accent qu’on entend dans ma voix qui signifie clairement que je ne viens pas de Finlande. Je crois qu’il est simplement tombé amoureux de mon physique, de l’image qu’il avait de moi à l’époque. Il n’est pas capable de voir par-dessus cette idée de mariage parfait alors que même un conseiller conjugal ne pourrait sauver notre relation. Nous ne nous aimons pas. Peut-être n’avais-je jamais ressenti le moindre tendre sentiment pour lui. En retournant en arrière, dans mon passée, je n’arrive pas à me souvenir des sentiments que j’avais éprouvé pour lui à l’époque de notre mariage. Je me souviens pourtant de ce jour comme si c’était hier. Je vois clairement chaque détail du décor, bien qu’incapable de me remémorer de mon état émotionnel. L’image la plus marquante de ce jour-là est sans aucun doute celle de mon père, cet homme beaucoup trop grec pour son propre bien m’avait glissé un sourire amusé en me voyant dans ma robe blanche. Ses paroles avaient été claires. Il me donnait en mariage à Ruuben non parce qu’il croyait que c’était la bonne chose à faire, mais parce qu’il pensait que je ne pouvais pas trouver mieux. Non que mon père soit de ses hommes sexistes qui croient que leurs filles ne peuvent avoir une vie agréable. Simplement que Ruuben semblait vraiment prendre soin de moi. D’une certaine façon, c’est le cas. Avec lui, je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit. Encore aujourd’hui. Je sais néanmoins que mon père savait qu’entre nous, il n’y avait aucun amour véritable, juste des mensonges qui prennent de plus en plus d’ampleur. Je reste peut-être avec lui uniquement pour la sécurité que me procure cette relation, qui sait. Pourtant à ce moment précis, alors que les lèvres de mon mari s’acharne sur la peau délicate de ma gorge, je ne peux m’empêcher d’imaginer d’autres lèvres s’y poser. Mon imagination s’emballe, mes pensées vagabondent et soudain, je ne contrôle plus rien. C’est souvent ainsi lorsque je suis dans les bras de Ruuben. D’un homme que je n’aime pas. Que j’ai toujours cru aimer cependant. Mon corps se représente des bras plus chauds, un corps plus élancé, une voix plus musicale. C’est ce satané prêteur sur gages que j’imagine. Lui et lui seul. Le seul que je veux voir me toucher en réalité. Alors que les mains rugueuses de Ruuben s’amusent à leur gré sur ma chair, je me remémore cette nuit étrange où tout a tourné en ma faveur. Ou à ma défaveur. Cela reste encore à voir. J’avais rencontré Johan quelque temps plus tôt. On m’avait tout bonnement demandé de le suivre, une histoire de bijoux dérobés. Rien de bien palpitant, mais un boulot étant ce qu’il est, j’avais accepté. Sans savoir comment ou pourquoi, il m’avait repérée et sans un mot, m’avait fait comprendre qu’il savait que j’étais là pour lui. Jamais je ne me serais imaginé la suite. Tout ce dont je me souviens, c’est mon dos contre un mur, ses mains sur moi, sa bouche contre la mienne. Depuis, nous nous étions revus maintes fois. J’ai compris avec le temps que c’était dans lui que j’étais amoureuse sans pour autant être capable de quitter celui qui partage ma vie depuis presque bientôt dix ans. Je sais que c’est malsain, qu’il n’y a rien de bien là-dedans. Je trahissais ouvertement mon mari à chaque fois que je rejoignais cet autre homme. Mais après tout, à quoi bon se prendre la tête avec l’aspect technique d’une relation de couple qui n’a jamais réellement fonctionné?

tche. t'es parfaite, j'ai rien à dire, comme d'habitude. tu viens d'illuminer ma journée en quelques instants (j'ai presque plus peur pour mon examen tiens presque, hein) j'ai hâte de venir te rejoindre, je vais pas tarder d'ailleurs vite refaire des rp's avec toi ! amuse-toi bien avec Tamina, on va lui en faire voir de toutes les couleurs

Bienvenue parmi nous ! Te voilà validé(e) et ajouté au groupe you're late for the tea, te voilà officiellement membre de Chimère. La suite t'aidera à t'orienter pour la suite de ton intégration sur le forum. D'abord quelques détails techniques : pense à aller recenser ton avatar dans le bottin, pour éviter les doublons, mais pas seulement, il est aussi important que tu recenses ton personnage de conte pour permettre aux autres de savoir quels personnages sont déjà pris, histoire d'éviter les malentendus : c'est par ici. Par la suite, nous t'invitons à créer une fiche de lien dans cette partie, qui permettra ainsi aux membres de te demander des liens pour enrichir votre jeu. Une partie pour le répertoire des rps a été créé également, mais elle reste facultative. Un peu plus agréable, tu as la possibilité de faire une demande de logement, en respectant le formulaire qui te permettra de personnaliser ton petit chez toi. Autre chose - mais néanmoins facultative - une demande de métier. Pour faciliter la navigation, nous avons créer un topic qui recensera tous les métiers déjà pris, donc n'hésite pas à passer. Dernier point : les demande de rang. Rien de plus simple, demande et tu auras au plus vite. Voilà, bienvenue à toi, et bon jeu