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 Tout ce qui me vient [Jeremias]

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MessageSujet: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyJeu 6 Juin - 0:09

Ϟ C'est une fêlure ou un festin...


(BOANN & JEREMIAS)

00h45: Je me tenais là. Mon cœur aux bords des lèvres. Dissimulé dans ma cachette de fortune. J'observais la lumière vacillante de sa chambre.Je devinais sa silhouette à travers les rideaux. Cette vision m’avait manqué. Mon regard s’alluma de cette envie. Mon corps se mit à frémir et ce n’était pas les morsures du vent du Nord qui en était la cause. Je m’enfermais dans ce long manteau qui était le sien et qu’il n’avait pu emporter. Mon nez frôlant ce col relevé qui portait encore son effluve. Je m’y frottais tout en mordillant mes lèvres. Je n’avais aucun droit d’être là. Je mettais en danger toute la procédure judiciaire. August me l’avait assez répété et je portais la marque de son poing sur ma joue pour en témoigner. Mais, un mois sans le voir, sans le toucher m’était insoutenable. Je ne pouvais oublier ce regard qu’il m’avait jeté sur le banc des accusés alors que le juge annonçait sa liberté sous caution. C’est comme s’il m’avait renié, rejeté et annihilé. Je ne pouvais supporter l’idée qu’il me haïsse. Je me haïssais bien assez pour deux. J’avais ce besoin de lui parler, de lui expliquer que je n’avais fait que dire la vérité. Cependant, je savais que je me mentais à moi-même. Car, mentir pour un mythomane comme moi était chose aisée. J’aurais dû réfléchir à deux fois à la dangerosité d’une telle révélation. L’action de mes frères était si évidente. Cependant, j’avais été égoïste. Je voulais que tout le monde sache pour nous. Que le temps des cachotteries et des non-dits s'efface. Que je ne sois plus celui qui se faufile hors de son lit aux premières lueurs du jour sans peur de faire grincer le parquet sous mes pas.

Moi, qui pensais nous libérer, j’ai dû affronter l’horreur dans les yeux de ces policiers. Comme si le double de son âge était un vide sans fond où se terraient toutes les atrocités du monde. Et, même si aux yeux de la loi nous n’avions rien fait de mal, j’avais semé la graine du doute. Si nous avions couché nos deux âmes l’une contre l’autre, pour la police il avait pu en faire de même avec mes frères. Car, si j'avais été doux et romanesque quand il s'agissait de parler de notre intimité. Mes frères avaient accusé notre père d'agressions sexuelles violentes et dégradantes. Des scènes d'orgies où les corps s'entrechoquent dans les cris et les pleurs. Et, Fergan était allé jusqu'à parler de coups de fouets et d'objets du quotidien insérés dans leurs parties les plus intimes. Je détestais mes frères pour ces mensonges. Eux qui s'occupaient déjà de dilapider la fortune familiale. Son argent. Je savais qu'ils étaient en train de faire remplir les papiers de vente de la maison par un notaire. C'est pour cela que j'avais besoin de le voir. Je voulais qu'il me dise ce que je devais faire, car il était hors de question que mes frères gagnent cette guerre.

J'étais la cause de cette tragédie et j'allais tout faire pour arranger les choses. En tout cas, essayer. J'entendis une porte s'ouvrir. Je me cachai immédiatement derrière la machine à glaçon. Peut-être le seul luxe de cet hôtel à l'abandon, entre les cafards qui rampaient au sol et la clameur des hommes venus tringler leurs maîtresses. Mes mains tremblantes contre mon torse, je jetai un dernier regard à la voiture de police garée devant. Nos chers fonctionnaires y dormaient comme des bien heureux. Je ne savais pas si c'était lui qui s'approchait, mais je le voulais tellement. Mon cœur n'aurait pas supporté si j'avais négligé cette occasion d'enfin briser ce silence qui me pesait. Je n'en dormais plus. Je n'en mangeais plus. J'étais blême comme la lune dans ce ciel sombre de printemps. Mes lèvres bleutées par le froid et mes incertitudes. Je quittai finalement ma cachette. J'attrapai ce poignet que j’espérais le sien.

« Jeremias... » abandonnai-je d'une voix implorante.

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Jeremias Carlson

Jeremias Carlson
▲ HISTOIRES CONTÉES : 106
▲ ARRIVÉE A MARIEHAMN : 05/06/2013
▲ ÂGE : 47 ans
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyJeu 6 Juin - 7:10

I dreamed a dream




    There was a time when love was blind
    And the world was a song
    And the song was exciting

    Une douce rêverie, toujours la même, un pur produit de l’inconscient, vient bouleverser le cours de la nuit. C’est une brume vivace que mes doigts transpercent. C’est un voile éphémère trop vite oublié. A chaque fois je me réveille, croyant qu’il m’attendrait comme tous les soirs, sur l’extrême bord du lit avec ce regard que je lui connais bien. Un regard bien à lui, profond, ambitieux, voire farouche par moments. L’image s’est imprimée nettement sur ma rétine, pourtant c’est le vide que je rencontre, encore et encore.

    Le sommeil plein la tête, je fixe alors le plafond parsemé de taches d’humidité suintante. J’écoute dans le lointain la plomberie jouer sa mélodie fracassante. Ma sueur froide inonde les draps poussiéreux. Une énième terreur nocturne me pourchasse. Si je ne sors pas d’ici, je vais m’aliéner, peut-être me claquerai-je la tête contre les murs pour en finir plus vite. Attendre est un tourment. L’espérance vaine est une torture. Ils jouent avec mes nerfs. Ils veulent me voir craquer, ça leur ferait tellement plaisir.

    Je me lève péniblement pour boire un peu d’eau au robinet. Mais rien ne semble pouvoir me rafraîchir. J’enfile un pantalon dans la pénombre et une simple chemise blanche que je ne daigne même pas boutonner. Je suis mal fagoté, mais je m’en contrefiche à 00:45, heure à laquelle je me permets de déroger à tous mes principes.

    Mes chers gardiens dorment gentiment comme à l’accoutumée. Je pourrais m’enfuir aisément, mais à quoi bon ? Je n’ai pas le profil d’un criminel. Mon projet n’est pas de finir mes jours en prison pour délit de fuite. Non merci. Ce qui m’attend au tribunal n’est pas de bon augure, n’en rajoutons pas s’il vous plaît.

    Me frottant les yeux, je parviens à un distributeur qui fonctionne une fois sur deux. De manière inattendue, je sens une main enserrer mon poignet avec la force du désespoir. J’entends une voix familière qui se dissimule dans les ténèbres. Je me laisse un instant bercer par la plainte comme si je nageais encore en plein songe. Cependant, mon regard ambré luit d’une lueur mauvaise lorsque je reconnais Boann. « Que fais-tu ici ? » sifflé-je avec suspicion voire une certaine hostilité. Je ne veux pas te voir, va-t-en. Tu n’as pas le droit d’être là, tu enfreins la loi. Je ne sais pas quoi dire, je suis trop surpris, il me faut un temps pour me ressaisir. « C’est bien toi Boann ? » Je crains qu'il ne s'évanouisse dans l'air glacé. Suis-je victime d'hallucinations auditives ? J’ai tendance à m’adoucir, mais rien n’est encore gagné pour lui. Je chuchote très vivement, une demi-peur dans mes intonations. « Pars avant qu’on ne te surprenne… » Sans grande conviction.

    Mais puis-je retenir une ombre ?

    C’est avec une ardeur incohérente que je l’observe à présent. Une ardeur toutefois modérée. Mon petit garçon est venu, pour moi. Mon cœur se réchauffe instantanément. J’aimerais te prendre dans mes bras, m’étourdir contre mon éphèbe bien-aimé, perdre la raison dans tes baisers brûlants. Mais tu as trahi ton Père. Je lui fais lâcher prise. « Comment…comment oses-tu reparaître devant moi après tout ça ? Comment arrives-tu à me regarder encore dans les yeux ? » C’est à peine un murmure, mais c’est une colère royalement contenue. Ma souffrance a un visage, une voix, un corps.

    J’ai mille raisons de lui en vouloir mais aucune n'est valable.
    Alors c’est ça l’amour ?



Dernière édition par Jeremias Carlson le Ven 7 Juin - 5:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyJeu 6 Juin - 9:09



Je le sens engourdi comme si Morphée était venu couvrir ses lèvres de quelques-uns de ses baisers. Ma main enserre son poignet. J'ai peur de défaillir. Je frémis, car je ne sais pas encore ce que je vais trouver dans le fond de ses pupilles. La colère ou l'envie de me prendre dans ses bras ?

Ce regard embrumé, je le connaissais bien. Il me l'offrait depuis plus d'un an chaque matin quand je me réveillais près de lui. Ce besoin de ma part de l'observer s'éveiller, entre songe et réalité, où nous pouvions être ce que nous voulions. L'âge, le passé et même cette vie, plus rien n'avait d'importance. Sauf, cette façon que j'avais de venir cueillir ses lèvres pour célébrer son retour parmi nous. Notre rituel. Notre histoire.

J'essaye de retenir ce moment. Cependant, la réalité nous rattrape et me fouette les joues. Ce moment presque magique s'efface et ce que j'appréhendais explose dans son regard. Je ne lâche pas prise. Je dévore sa question comme ses mots, car au moins il m'adresse la parole.« Je suis ici pour te parler...Papa. » Est-ce que j'ai encore le droit de l'appeler ainsi ? Pourtant, je n'ai jamais arrêté. J'ai toujours fait bonne figure pour mentir à mes frères et à cette société qui n'aurait rien compris à ce que nous vivions. Je l'appelais Jeremias, mais quand il se couchait contre moi, il était celui que j'appelais papa sans aucune pudeur ou retenue. Je secoue la tête pour le rassurer. « Je m'en fiche qu'on me surprenne... » Ma voix se fait aussi fuyante que le vent du Nord qui se glisse sous sa chemise.

Mon regard s'invite sur ce torse que je dévore avec cet appétit féroce qu'il m'a toujours connu. Car, malgré les dires de mes frères, mon père ne m'avait jamais rien imposé, c'est moi qui avais toujours sauvagement attaqué sa chair de mes baisers et de mes caresses. Une chaleur agrippe ma gorge et me vole mes mots. Je n'ai soudainement plus froid sous ce manteau, alors que je ne porte en dessous qu'un simple tee-shirt blanc trempé qui colle à ma peau, et je ne parlerais pas ce jean couvert de boue. J'ai attendu toute la journée pour le voir et il était hors de question que je m'en aille maintenant.

Mais, l'effervescence des sens allait devoir attendre, je sens son poignet me chasser et je baisse aussitôt la tête à ses paroles qui me touchent en plein cœur. Comment osais-je ? « Je ne voulais pas... Je te jure...Laisse moi t'expliquer... » Il était trop tard pour cela et je le savais. Pourtant, je m'accrochais de chaque côté de son pantalon, me retenant comme l'enfant que j'étais qui tentait désespérément d'obtenir l'attention de son père. Ma voix dans les trémolos monta dans les aigus et attira l'attention. Un des policiers dans la voiture maugréa dans son sommeil avant de se tourner pour se rendormir. Ouf ! Nous pouvions respirer. Je tentais un rapprochement sans pourtant encore trouver la force de le regarder dans les yeux. « Laisse moi rentrer dans ta chambre...Donne moi cinq minutes, je t'en supplie, papa... » Je glissais ma main sur la base de sa nuque et remontais pour jouer de mes doigts sur la fine ligne de sa chevelure. Ce geste qui n'appartenait qu'à moi, qu'à nous.

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▲ ARRIVÉE A MARIEHAMN : 05/06/2013
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyVen 7 Juin - 7:40

Black...the color of despair !




    J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.

    Cette nuit devrait célébrer nos retrouvailles, c’est la nuit des rois, lumineuse et paisible. Je devrais rire et pleurer. Je pourrais m’étouffer d’amour pour toi. Pour cela, il faudrait que je m’extraie de ce marasme dans lequel je me noie depuis trop longtemps. Or tout est amer dans ma bouche. Je n’apprécie guère ce moment, je n’en profite qu’à demi-mots. J’ai devant moi mon propre bourreau qui vient me narguer et je suis censé l’accueillir à bras ouverts ? Tu crois que je pardonne, un baiser sucré et tout est oublié ? Ne sois pas si naïf. Ton regard m’exaspère tandis qu’une part de moi ne peut pas lui résister. Bien sûr qu’il n’y a qu’un pas à faire, nous sommes si proches. Il suffirait d’une parole pour instaurer l’armistice et briser le mur des lamentations que j’ai bâti de solitude innocente et de regret acidulé.

    Mais n’ai-je pas déjà assez fait l’idiot ? « Papa ». C’est une piqûre de douleur. Etrange comme un mot peut tout changer. Il n’y a que moi qui revois le petit Boann, la mine déterminée et un peu perdue le jour où je suis venu le sauver de son enfer ? Je me souviens avoir passé une main chaleureuse dans le désordre de ses cheveux. J’avais senti immédiatement un élan d’amour pour lui. Et qu’en est-il à présent ?

    Son regard se faufile à travers ma chemise ouverte aux quatre vents. Il a l’art de me déshabiller en un instant, je sens presque ses mains agripper mes hanches et j’ai comme un frisson délicieux qui parcourt ma colonne vertébrale. Je n’ai aucune honte quand il me met à nu aussi impunément. Son désir accroît le mien sans que je ne puisse rien maîtriser. Le souvenir de ses caresses m’imprègne encore et je dois rassembler tous mes efforts pour ne pas lui céder : l’entraîner dans la chambre et, derrière cette porte close, le punir de mes tourments, le plaisir redoublé par l’absence. Je me rends compte à quel point mes sentiments pour lui n’ont pas été altérés.

    Sa voix m’émeut plus que de raison et ses doigts qui s’accrochent à mon pantalon m’attendrissent malgré moi. Je ne peux pas lui faire ça, je ne peux pas le renvoyer. Je ne suis pas un homme cruel. Cependant, un tremblement devenu caractéristique d’une pulsion de mort me ramène à la réalité. Pas maintenant, c’est trop dangereux. J’ai trop de haine dans les veines. J’ai trop de fiel dans mes nerfs. C’est une tempête dans mon crâne. Un ouragan de colère.

    Un mouvement du côté des flics me fige dans l’expectative. Fausse alerte. Je me concentre à nouveau sur toi. Ton geste si familier me trouble suffisamment pour taire une fâcheuse crise. Enfin, je parviens à articuler des paroles posément en détachant nettement les syllabes à la manière d’un rasoir fièrement affûté :

    « C’est d’accord. Tu vas tout m’expliquer…et pas de mensonges entre nous, c'est compris ? »


    A mon tour de lui prendre la main, comme auparavant. Je lui intime de m’emboîter le pas en silence et je referme la porte sur nous. Je ne sais pas où me placer, comment me tenir, quoi faire en telle circonstance. Inviter son amant en pleine nuit dans la chambre d’un motel miteux et risquer la détention à vie : une réussite totale. « Que veux-tu, Boann ? » J’ai repris mes esprits. Mon ton autoritaire est de retour. Il sait pertinemment que je ne lui pardonne pas mon injustice, mais il est indéniable que j’ai éloigné mes velléités belliqueuses pour un moment.
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyVen 7 Juin - 10:44




Si je n'avais qu'une chose à regretter,
c'est ce plissement de tes lèvres quand
nos regards ne font plus qu'un.

Ce rapprochement est-il aussi douloureux pour toi que pour moi ? L'absence ronge mes viscères ne le vois-tu pas ? C'est affolant comme effleurer ta peau, même à travers tes vêtements m’appelle aux vices. J'ai soudain oublier quel goût ta peau peut avoir à ce moment de la nuit. Je n'ai plus aucun repaire, je suis l'enfant perdu qui cherche son chemin. Je ne peux que plonger dans tes yeux pour en faire le phare de mon étrange voyage qui me guidera peut-être jusqu'à toi.

Aimes-tu cette main ? Ce geste qui t’apaisait quand tu étais soucieux et que je venais me glisser dans ton bureau ? A cette époque. La belle époque, tu n'avais pas besoin de mettre des mots sur tes afflictions. Je restais là, silencieux, dans ton dos avec mes bras autour de ton cou. Il n'y avait plus que nos respirations et les battements de nos cœurs en écho pour nous répondre. La grande horloge de ton bureau sonnait ce long soupire qui gonflait ton buste avant que tu m'offres ce simple « Merci ». Je souriais alors simplement et je te répondais toujours la même chose : «  Merci de quoi ? » Te rappelles-tu ?

Je m'accroche maintenant aux moindres mouvements dans cette voiture garée non loin de nous. Mon cœur s'affole et en loupe des battements. Mon visage s'éclaire et mes doigts se crispent sur tes hanches. Je ne suis plus que remerciement dans mes traits. Ma poitrine s'emballe et tambourine ton nom. Je veux te sauter au cou, t'embrasser...mais je me retiens. Je sais ce que j'ai fait et ce que je dois défaire.

« D'accord. Pas de mensonges. »

Tu me demandes l'impossible, cependant je te réponds avec ce regard de dévot en prière face à son idole. Ta main qui vient saisir la mienne me fait tressaillir. Je te suis jusqu'à ta chambre et comme l'enfant qui a trop regardé de vieux films, je m'empresse de fermer tes rideaux et d'éteindre la lumière. Nous sommes plus que des ombres qui s'opposent entre deux éclats sous cette lune gibbeuse. Je jette mon manteau loin de moi. Je croise mes bras contre mon torse humide. Ta voix autoritaire me force à me lancer. Je pèse chacun de mes mots comme s'ils pouvaient se retourner contre moi. « Je veux...Je veux te dire que je n'ai rien à voir avec mes frères. C'est Fergan qui les a monté contre toi. Je sais que j'aurais du garder le silence quand la police m'a interrogé, mais... » Moi, qui pensais avoir tout les courages, ma gorge est déjà sèche et mes yeux si humides. « ...Je t'aimais. Je ne pouvais plus garder cela pour moi. J'en avais assez de ces mensonges. Tu m'avais dit qu'ils ne comprendraient pas et je n'ai pas voulu te croire. Pardon... »

Je lutte pour ne pas me rapprocher, mais je perds cette bataille et je viens me jeter contre toi comme l'écume. Mes mains s'engouffrent sous ta chemise et tu deviens mon rivage. « Je me moque de ton argent, de la maison et des restaurants. Tu es la seule personne importante à mes yeux. La seule personne qui a donné un sens à chaque battement de mon cœur en... » Je glisse ma main jusqu'à la sienne. Je joins nos doigts pour finalement les poser sur ma chevelure en désordre. « ...jouant avec mes cheveux tout en m’accueillant pour la première fois chez lui...Je suis tellement désolé, papa. Je n'ai été qu'un putain d’égoïste... » Je fonds en larmes car mes révélations sont loin d'être terminées. Je sanglote car mon cœur saigne. Saigne de tout le mal que j'ai causé.

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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyLun 10 Juin - 2:05

Don't lie to me




    Et quand je me réveille,
    je pleure du désir de rêver encore.

    On n’oublie pas la chaleur d’un corps si facilement, surtout un corps qui a partagé nos draps, le creux de nos bras, notre tendresse infinie, d’intimes caresses voluptueuses et ces nuits trop longues quand on ne fait qu’attendre le soleil pour voir s’il se lèvera à nouveau. On a écourté mon bonheur de force et maintenant je veux le récupérer. Boann est en quelque sorte l’ultime test : après lui, il n’y aura que du néant, j’en ai fortement conscience. Sans lui, un monde s’écroule, le mien en l’occurrence. Il est ma quête d’éternité.

    Nous voilà face à face. Je suis du regard les contours de son ombre dans cette divine obscurité qui semble ralentir le temps, juste pour nous. Le nom de Fergan jaillit, me transperce mon cœur de Père. Je m’en serais douté, ce garçon n’a jamais été de mon côté. Je peux observer la culpabilité dans les traits contrits de Boann. « ...Je t'aimais. » L’imparfait de notre amour scandaleux. Personne ne peut accepter notre relation fusionnelle. Pourtant, c’est avec naturel que nous tombions dans les bras de notre moitié. Ensemble, nous étions invincibles, nous regardions le monde avec défi. Nous rédigions nos propres lois. Personne pour nous contredire.

    Les larmes jaillissent sans que j’aie le temps de réagir. Tes bras m’enserrent, tes mains caressent ma peau fiévreuse. Je sens quelque chose en moi, la colère sourde, battre en retraite. Je suis vaincu, je rends les armes. Je t’agrippe comme si je ne voulais plus jamais te lâcher. « Boann… » Il reproduit le geste premier, celui qui avait scellé nos destins. J’ébouriffe ses cheveux et dépose un baiser sur son front. « Regarde-moi…C’est fini tout ça, je te pardonne mon enfant. » J’avale tes sanglots, j’absorbe ton chagrin. « Pardon de t’avoir causé tant de peine. Je ne savais pas… » Lui aussi en a clairement bavé. Moi aussi je suis un putain d'égoïste. L’émotion entrave mes mots.

    J’allonge le jeune homme tremblant sur le lit en conservant sa main dans la mienne. Je m’assois à ses côtés comme avant quand il m’arrivait de me lever très tôt pour le boulot. Nous nous observions dans la paix de l’aurore. Je t’offrais mon plus beau sourire, le premier de la journée. J’embrassais tes lèvres goulûment comme pour emporter avec moi un souvenir de la nuit.

    Le silence recouvre nos épaules d’un voile mystique. J’ai eu le temps de réfléchir ces dernières semaines. Quand on m’a annoncé ma liberté sous caution, j’ai écarquillé les yeux de surprise. Un ange gardien ? Je pose mon regard tendre sur mon petit garçon. Je poursuis mon enquête. « C’était toi. Tu as payé…mais…comment ? » J’ai peur de comprendre. Je connais les enjeux de ce monde, j’y ai trop souvent été pris au piège. Je connais les rouages qui nous déterminent tous. Ma fortune est dilapidée en ce moment même, je ne me leurre pas et cela n’a pas servi à me libérer de mes chaînes. Alors il a fallu des moyens clandestins. Je le soupçonne d’avoir payé le prix cher. Je ne me trompe pas, je lis dans ta pupille humide l’ombre d’un doute.
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyMar 11 Juin - 2:32




Il suffira d'une étincelle. D'un rien, d'un geste.
Il suffira d'une étincelle. D'un mot d'amour...

Ta main calme aussitôt ma peine comme une étincelle dans mon ciel d'orage. Mon corps s'addoucit au contact si chaud de ta peau. Mes larmes terminent leurs roulés boulés jusqu'à mon menton alors que j'offre mon front à ton baiser. Je ne peux croire tes paroles, je suis si coupable, mais je crois à ce qui repose au fond de tes yeux. Il y a notre histoire, tout ce que nous nous sommes et ce que nous serons à jamais. « Je suis tellement désolé, si tu savais. » Et, même si je t'ai posé la question dix milles fois comme cette nuit au comble de notre intimité. Nos corps nus l'un contre l'autre sur cette couverture couchés prêt du feu. Je te la repose encore, les lèvres chevrotantes et salées de mes fautes. « Pourquoi...Pourquoi personne ne veut nous comprendre ? C'était si mal ce qu'on faisait ? C'est si horrible pour eux que je puisse t'aimer ? »

Je sais je n'avais jamais mis de mots sur ce nous avions jusqu'au aujourd'hui. Peut-être pas pudeur ou que tu me rejettes ? Mais, maintenant que je risque de tout perdre, je me moque de perdre la face. Il est impossible que tu ne saches pas ce que je ressens si nous sommes séparés.

Mon esprit s'apaise alors qu'il fond entre tes draps. Mon corps ressent ce bien être comme si je dormais encore avec toi. Mon parfum retrouve le tien et j'ai l'impression que nous ne faisons plus qu'un à nouveau. J'enserre ta main comme si j'avais peur qu'on m'enlève à toi dans l'instant. Je sèche mes larmes d'un revers de manche et je mords mes joues jusqu'au sang en attendant ta question. « Oui, c'est moi qui est payé... » Je déglutis alors qu'une pluie fine tapote sur les carreaux et entrecoupe mes regrets. Mon regard te supplie de ne pas m'en demander plus, mais je t'ai promis toute la vérité. La vérité dans laquelle je me suis offert à des hommes pour t'offrir cette liberté éphémère.

Je tire sur ta main tout en me décalant sur le côté. Je t’invite à t'allonger à côté de moi. Je me tourne pour que nous terminions face à face. Mon cœur emporté dans cette guerre mystique où je n'en entends plus que les tambours. Cela ne te rappelle t-il notre première nuit ? Celle où je m'étais invité de force dans ta chambre après ce baiser dans ta voiture. Nous nous étions regardés pendant des heures dans cette position. Tu devais te demander ce qui se passait dans ma tête et moi dans la tienne. C'est toujours les mots les plus durs qui viennent tomber contre ma bouche comme si je pouvais encore les retenir. Retenir la peine que je vais te causer.

« J'ai emprunté l'argent à ...Nikklas Andersson...Celui qui a cette maison close... »

Je remonte ta main que je garde toujours contre la mienne. Je l'embrasse avec dévotion et la pose sur mon cœur. Je me rapproche de toi, nos nez se frôlent et s'embrassent. J'aimerais goûter à tes lèvres, mais je ne sais pas si j'en ai encore le droit après ce que je viens de sous-entendre. J'espère que tu me pardonneras...


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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyMar 11 Juin - 23:36

But he might hold him. That was all that mattered now. To hold him. To hold him. Not to let him go. Make him stay.






    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi ! nulle trahison ?...
    Ce deuil est sans raison.


    Tu mets mon cœur en déroute. Mon corps me trahit. Tu fais naître des émotions contradictoires. Tu es une bénédiction, Boann. Mon regard s’enroule autour de toi, veut t’enlacer inlassablement. Tes larmes m’accusent, moi le tyran. Je me sens comme un imbécile face à toi. Pour toute la peine que j’ai causée, la torture mentale que j’ai imposée malgré moi, tu devrais me détester. Pourtant, n’es-tu pas le plus fidèle, le fils modèle ? Tu es le seul qui s’est emparé de mon amour et tu es le seul qui revient vers moi quand mes heures les plus noires sont arrivées.

    « C'est si horrible pour eux que je puisse t'aimer ? » Ta voix résonne, euphorisante. Un leitmotiv chez toi. Ma réponse est toujours la même, douce-amère, qui n’accepte pas leur condamnation d’office, se résigne et souffre, se rebelle et hurle :

    « Ils sont jaloux de notre amour vrai. »


    Dans ce monde, on ne peut pas autoriser un tel déchaînement des passions mûrir et croître comme une mauvaise graine disent-ils. Nous sommes des hybrides, l’âge les dérange, notre filiation les importune. Mais sommes-nous responsables de ne pas être nés au bon moment ? Deux âmes qui se répondent en chœur avec du retard, est-ce si répréhensible ?

    Ton aveu m’achève. Je savais que tu trouverais le moyen de me tirer de ce mauvais pas. Mes sentiments me poussent vers toi, mais pas trop vite, ce n’est pas tout. Je patiente sagement, appréhendant le pire. Je m’allonge près de toi, t’accordant un sursis. Je monologue une prière muette. Faites que… « Nikklas Andersson » Ce simple nom me glace les sangs. Non, tu n’as pas, tu ne peux pas…

    J’exhale le souffle de l’intranquillité. Je m’agite intérieurement, à l’agonie. Ton visage près du mien me lacère. Des larmes me piquent les yeux. Ton regard me fuit. « Tout mais pas ça ! » J’ai du mal à digérer l’information. Je sais qu’il ne ment pas et j’aimerais qu’il mente à ce moment-là. Je m’écarte légèrement, prenant ma tête entre mes mains en gémissant de terreur abyssale. Je vois son corps offert à la luxure, à des hommes qui ne demandent que ça : l’indélicatesse. Mes lèvres tremblent de peur : « T’a-t-on…maltraité ? » Ma main caresse sa joue, longe sa mâchoire. Je l’inspecte rapidement, comme si un détail avait pu m’échapper. Un coup ? Une meurtrissure ? Je ne veux pas rencontrer des preuves de l’inhumanité.

    « Viens là. » Je ramène son corps contre le mien et lui transmets toute mon affection. Je le berce entre mes bras malades. « Promets-moi de ne plus jamais… » Les mots s’arrachent de ma bouche, mais je n’ai pas la force de poursuivre, il a compris. Je perds quelques larmes dans son cou que j’embrasse tout doucement.

    Je suis là maintenant, rien de mal ne peut arriver désormais.



Dernière édition par Jeremias Carlson le Lun 17 Juin - 9:47, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyMer 12 Juin - 23:23




Mon cœur s'est arrêté de trop t'aimer.
Et, ma bouche a saigné de t'avoir trop
espéré.

  Le son de ta voix qui s'entremêle avec les échos de ton âme me bercent et m'attisent. Tu as notre évidence au coin de tes lèvres et tu me rappelles à quel point mon cœur à souffert de cette séparation. J'ai l'impression d'être à nouveau complet maintenant que je suis prêt de toi. La souffrance, la peine et toutes les émotions négatives s’oblitèrent par le seul pouvoir de tes yeux dans les miens. Je hoche la tête bêtement face à cette réponse que tu m'as répété bien des fois. Mais, j'avais besoin de l'entendre, ne comprends-tu pas ?

     « Je  t'aime tu sais. Même si le psy qui m'ont forcés à voir pense le contraire. »

Je t'offre à nouveau cette porte ouverte sur mon coeur. Tu n'as pas besoin de t'essuyer les pieds avant de rentrer. Tu seras toujours le bienvenu. Ce monde est là pour toi. Il chante tes louanges. Il te vénère et écrira ton nom dans la pierre pour ces jours d'orages où le doute sera à nos portes. Ma main frôle ton visage, je caresse ces marques du temps et de la vie qui ne t'a pas épargné. «  Pourtant, je me moque de ce que tu as entre les jambes...C'est en haut que cela m'a toujours intéressé, tu le sais ? Jure moi que tu le sais ? » Je glisse jusqu'à ta poitrine et je pose ma main sur ton cœur comme si je pouvais l'enserrer et ne plus faire qu'un avec lui.

Mon aveu nous achèvent dans ce même écho d'âme humaine en souffrance. Je vois dans l'instabilité de tes yeux qu'ils veulent se répandre face à ces images. Je ne peux tenir ces visions qui sont une réalité amère pour moi. Je ne pourrais maintenant plus oublier ces mains sur mon corps. Ces mains qui n'ont pas été les tiennes. Ces moments où je me retournais face à ces hommes aux visage bouffies par la petite mort en espérant que cela soit toi. Je me sentais souillé, à jamais sale. Je n'avais plus l'impression d'être digne de toi...plus jamais.

«  Je voulais tellement pas que tu ailles en prison. J'étais prêt à tout. Je suis désolé.» C'est tout ce que j'ai à t'offrir car j'ai eu si peur pour toi. Tes mains m’auscultent et j'ai l'impression de revivre à nouveau. Ma peau prend vie à ton simple contact. Mes joues s'empourprent même si ton regard inquiet me donnent envie de mourir. «  Non, monsieur Andersson a fait très attention. Il a gardé un oeil sur moi. Mais, j'ai du faire ces choses que je ne faisais qu'avec toi...Est-ce que je te dégoute maintenant ? Je comprendrais que tu ne veuilles plus jamais...» Je m'enferme dans tes bras, car ta réponse pourrait me détruire.

Je me colle à toi et mes joues viennent lécher ton torse. Mes bras te serrent plus fort et je sens cette larme perler sur mon cou. Elle m’affole aussitôt. Te voir pleurer est la seule chose la plus insupportable pour moi. Je quitte ma cachette si chaude pourtant pour venir enlacer ton visage. J'apporte ma bouche à tes yeux et je viens me gorger de ta peine. Je la vide. J'en prends possession. «  Je te le promets. Je n'appartiens qu'à une seule personne...» Ma bouche dérive et viens faire naufrage contre tes lèvres. Je sais que nous devrions pas, mais ma conscience est morte depuis bien longtemps et la chaleur de tout ton être me manque tellement.



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Jeremias Carlson

Jeremias Carlson
▲ HISTOIRES CONTÉES : 106
▲ ARRIVÉE A MARIEHAMN : 05/06/2013
▲ ÂGE : 47 ans
▲ EMPLOI/ÉTUDES : Restaurateur
▲ CONTE ORIGINEL : Le Petit Poucet (L'Ogre)
▲ AVATAR : Mads Mikkelsen

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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyMer 19 Juin - 14:59

Our song of desire





    Given the choice between the experience of pain and nothing, I would choose pain.

    Je dégringole dans tes bras à la dérive totale. J’échoue à te dire ce qui m’arrache le cœur de la poitrine. La déraison me guette. Je laisse libre cours à mes contradictions qui brisent chaque cellule de mon être démantelé par ce présent-absent, ce passé mutilé. Je ne pleure pas, jamais, je n’extériorise pas les souffrances salées. Et je m’écroule quand tu es là. Mes sentiments sont en chute libre. Sache que chaque larme t’appartient, chaque meurtrissure est un don. Tu peux faire ce que tu veux. Même me dire que tu m’aimes. Tu m’aimes, ce n’est pas une révélation, mais le « comment tu m’aimes », il n’y a pas de mode d’emploi pour ça. Ce n’est pas qu’une histoire sordide et perverse, malgré leurs opinions divergentes. Te prendre dans mes bras, c’est revenir à la vie. Tout converge vers toi, tu le sais ? Nos esprits n’ont fait qu’un avant que ne se rejoignent les corps. C’était inéluctable. On ne peut décemment pas résister à cette attirance surnaturelle.  

    « Je le jure. Je le sais, Boann, toi et moi…ce n’est pas comme eux. »

    Ils ne comprennent rien. Nous sommes si loin des codes et de toute forme de conformité. Ta main sur mon cœur fait cesser mes sanglots infernaux. Tu trouves toujours la clé du problème qui me ronge. Malgré tout, ces images qui parasitent mes élans de tendresse persistent à me faire reculer. L’échéance d’un baiser est certaine, mais ma bouche s’y refuse encore. Parce que je t’ai détruit. Parce que j’ai foutu ta vie en l’air, ne le vois-tu pas ? J’ai des remords qui m’assassinent.

    J’ai envie de te croire, prendre ces mots pour me consoler, les chaparder pour en déformer le contenu et les illuminer de vérité vraie. Forcément j’ai peur du noir comme les gosses. « Est-ce que je te dégoûte maintenant ? Je comprendrais que tu ne veuilles plus jamais... » Je me crispe, me mords la lèvre inférieure sans réellement m’en rendre compte. J’ai mal, c’est en moi que j’ai mal pour toi. Pardonne-moi. Un murmure transperce ma bouche, se fond en toi comme une évidence.

    « Jamais. Jamais plus un autre que moi ne t’approchera…je te le promets. »

    Je trempe mes lèvres jusqu’à satiété. Je ne me contente pas de les effleurer. Nous avons depuis longtemps dépassé cette phase tranquille où on se découvre. Je l’embrasse avec cette passion qui exige l’indécence de plusieurs années de pratique et de familiarité. C’est un tout autre homme qui lui retire son T-shirt et délaisse sa propre chemise. Je m’allonge sur lui comme pour retrouver mes repères, je frissonne doucement contre sa peau nue. C’est un corps à corps que je redoutais et qui me plonge dans une béatitude extraordinaire. Je n’ai jamais oublié nos étreintes. Mon souvenir de toi est inaltérable.

    « On ne peut pas… » lui chuchoté-je. Pas ici, pas maintenant, c’est…Je regarde sa pupille chargée de désir et je m’enfonce derechef dans l’abîme dépourvue de toute sagesse jusqu’à en perdre haleine. Je m’étouffe avec lui. Je radote, je me répète, et plus je m’éloigne, plus je me rapproche de lui en réalité. Je ne peux pas te quitter.

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MessageSujet: Re: Tout ce qui me vient [Jeremias]   Tout ce qui me vient [Jeremias] EmptyJeu 20 Juin - 3:05




Je te jure de t'aimer
du plus profond de mon coeur.

  Tu as toujours su calmer mes peurs. Tu as toujours eu ce pouvoir digne des dieux pour rassurer mon âme. Car, j'ai eu si peur et si souvent que tu arrêtes subitement de m'aimer. Que tu réalises que la traversée vers laquelle je te poussais nous apporterait que malheur et chagrin. Je savais qu'il aurait été si facile pour toi de courtiser ses femmes qui tombaient telles des roses sur ton chemin. Je sais comment elles te regardaient, comment elles te désiraient. J'acquiesce chaque mot, chaque souffle qui se glissent hors de ta bouche. C'est comme une douce sucrerie que j'aimerais suçoté encore et encore. Je me sers plus fort contre toi et mon cœur s’accélère de ce manque qui n'est plus.

     « Non...Jamais nous serons comme eux... »

Je me le refuse car notre histoire ne ressemble à aucune autre et c'est ici toute sa beauté pour moi. Je n'étais rien jusqu'à que mes lèvres trouvent sont chemin jusqu'aux tiennes. Maintenant, je sais mon chemin et je sais que c'est en étreignant ta main que  je vais continuer à avancer dans ce chemin tortueux. Mes mots et mes gestes essayent de mordre tes sanglots. Je refuse de t'apporter de la tristesse. Je ne veux que joie et félicité, car nous sommes à présent réunis. Plus rien n'a d'importance, ni ce que j'ai du faire pour que tu puisses coucher ici, ni ce que seras demain si je suis obligé de faire bien pire.

« Je ne veux personne d'autre que toi... »

Notre vérité s'ébranle contre cette humidité partagée quand tes lèvres tombent contre les miennes. Nos épidermes se hèlent,  nous rappelant comme nous aimions nous étendre contre la pudeur de l'autre. J'ai dépassé comme toi le stade du baiser chaste et ma langue en demande soudainement plus. Elle profane ton temple sans tempérance. Je coule sous toi et mes mains viennent glissent le long de ton dos pour plonger sous ton pantalon. Nos peaux nues qui s'entre-heurtent terminant de retenir l'enfant sage et laisse apparaître l'homme plein de désir pour toi.

Mon souffle se fait court dans tes paroles qui m’enlisent entre tes draps. Je comprends et je ne veux pas comprendre en même temps. Tu sais comme je peux être assoiffé d'envie parfois ? Que mes chaleurs ont embrasées nos nuits. Comme j'ai fait crier tes draps jusqu'aux points où ils se sont déchirés.  

Mes yeux dégoulinent de cette luxure, mais je le ravale pour toi. Car, je pourrais te supplier, t'amener à revenir sur tes paroles. « Je sais... » car aimer l'autre, c'est ainsi comprendre ce qu'il a vraiment besoin. Je tire les couvertures et je nous fais disparaître en dessous. Je caresse tes cheveux alors que tu t’étouffes dans mes bras. « Dors, maintenant, tu dois être épuisé...Je partirais par derrière au petit jour demain... » C'est à mon tour d'être ton rempart et de m'occuper de toi. Je veux t'apporter une nuit calme où mon effluve te bercera...En tout cas je l'espère, maintenant dors mon prince si charmant, dors et laissons nos rêves nous sauver de cette triste réalité.



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