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♪ Last dance, first kiss. Your touch my bliss
Beauty always comes with dark thoughts

Je me tiens à son corps et je laisse le sol se désagréger sous mes pas. Il devient la seule chose qui me retient et qui m’apaise. Mon nez flatte sa nuque où je sens encore les flagrances d'herbe fraîchement coupée et humide des premières rosées. Cette herbe dans laquelle nous nous sommes couchés. Je n'ai plus aucun souvenir de comment nous sommes revenus à son appartement. Je n'ai plus que la chaleur de ses mains sur ma taille pour effacer ces insultes. Ces regards.

Ce combat.

Mes mains arpentent ses blessures. Mon chevalier s'est battu pour mon honneur et je viens déposer un baiser en offrande sur le front de mon héros. Mais, alors que la porte se referme et que ce monde qui tient à ce point à nous dévorer ne peut plus nous faire de mal. Je glisse mes mains sous sa veste. Je l'en sépare et prodigue sur les paumes de ses mains mes baisers carmins.

« Viens. Il faut nettoyer cela avant que cela s'infeste.»

Nos pas de danse qui s'entremêlement et s’appellent comme une sonate inachevée nous entraînent dans la salle de bain. La lampe à la lumière hésitante au-dessus de nos têtes accompagne mes gestes lents et amourachés. Je sors l'alcool et un coton que je m'empresse d'imbibé. « Tu dis si je te fais mal ?» Mon application est totale et je me noie dans chaque contraction qui lézardent son visage.

Jusqu'à que mon regard s’émeut à ce sang sur sa chemise.

Est-ce le sien ? Est-celui de son assaillant ? J'abandonne ma tache pour une plus louable. Je déboutonne sa chemise avec cette peur qui me fait tressaillir. Mon corps frissonne pour lui et pour ce monde qui n'aurait plus aucune importance s'il n'était pas prêt de moi. La mort pourrait m'emporter. Foudroyante et injuste.

Je ne vois que des bleus. Je respire à nouveau.

« Merci, mon dieu, tu n'es pas blessé...»

Et, pour célébrer cette vision qui me rassure et enterre mes terreurs. J'embrasse son torse. Je le remercie de n'être pas blessé, que l'idiot qui a osé vouloir en découdre avec lui n'a pas eu l'audace de le marquer par sa bêtise. Je ne peux plus m'arrêter. Ce bonheur à portée de bouche. Je le retrouve. L'homme que j'aime. Mon ange sombre.

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♪ When the days are cold
And the cards all fold
And the saints we see
Are all made of gold

Une écorchure, rien qu’une écorchure au coin des lèvres. Une écharde dans le cœur. Tout ce sang versé pour toi, mon amour. Mon corps appauvri, la position verticale devient rapidement un supplice. La douleur d’être m’encheville. Je veux m’effondrer. Je me raccroche à cette lueur au bout du tunnel qui m’éloigne de cette trop grande mascarade mondaine. Je tiens bon dans le berceau de ses bras salvateurs. Impitoyablement je me cogne contre son torse, j’englobe les épaules de ma béquille de fortune. Je me sens comme un poids mort. Il ne me lâche pas une seule seconde pourtant…

Je te laisse t’affairer autour de moi, lentement, me dégrisant de cette soirée trop arrosée, trop acharnée. Je fais taire mes blessures mais ne peux m’empêcher de me crisper légèrement. Tu ne me fais pas de mal Boann. Les piqûres provoquées par l’alcool sur les plaies sont un intense soulagement au contraire. Tu t’appliques en bon petit infirmier. On aime tous que quelqu’un prenne soin de nous, n’est-ce pas ? C’est un plaisir fourbe et profondément égoïste. Je ne le quitte pas des yeux. Je capte son regard soucieux, le minuscule pli de son front et ses sourcils qui s’arquent avec une grâce presque enfantine.

« J’ai l’impression d’être un vétéran de guerre. Je vais bien, ne t’en fais pas. »

Je lui offre ce sourire rassurant qui atténue toutes les angoisses qu’il a pu s’imaginer en un quart de seconde. Je suis las de tout mais ses baisers sur ma peau réveillent ma conscience éperdue. Je me défais de ma chemise souillée, balance mes chaussures et entraîne mon jeune ami dans la douche. Okay on a vu plus glamour, mais il s’avère que je frissonne et lui aussi.

Le jet brûlant m’extraie de l’engourdissement prolongé causé par les émotions de la soirée. Je l’embrasse à pleine bouche sans me soucier de son consentement, mais quelque chose me dit qu’il sera réceptif à tout ce que je pourrais lui prodiguer. J’enlève sa chemise et admire mon Immaculé. Je me rassasie du spectacle  de son corps.

Ce soir, puis-je seulement songer à…

J’emprisonne ses lèvres encore et encore et presse son être contre le mien précipitamment comme si j’étais poursuivi par je-ne-sais quel démon. Mon regard en dit certainement très long sur les désirs qui me traversent, font vibrer mes mains diablement. Je ne le laisse pas reprendre son souffle. Le frisson de notre froide nuit se confond bientôt avec le frisson d’ivresse de nos dents qui s’entrechoquent, de nos sangs en surchauffe.

« Tu es à moi. Je te veux… »

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♪ Last dance, first kiss. Your touch my bliss
Beauty always comes with dark thoughts

Mes lèvres se teintent de ce bleus roy qui impose mon impatience et mon frisson d'être si loin des tiennes. Je deviens l'enfant trop gourmand qui ne veut plus rien abandonner.  Tu sais reconnaître dans mes yeux cette fougue qui vient saisir mes hanches comme le sel contre les rochers impatients. Comme moi. Comment  pourrais-je  résister face à ce corps qui s'expose ? Qui n'a rien à envier à tout ceux qui osent te jeter ton âge à la pâture des commérages. On te dit trop âgé et on me dit trop jeune. Et, pourtant nos deux mondes se sont télescopés plus d'une fois. Mon coeur  accompagne le bruit de tes chaussures qui volent et frappent le mur.

Boum....Boum...

Le bruissement de ta chemise qui fond à mesure que le temps s'offre à nous soulève mes sourcils en vaguelette amusée. Je connais chaque vallons de ce torse, mais je m'y plonge à coeur perdu. Tu sais comme j'aime ton corps. J'apprécie sa beauté dans ses imperfections. Ce grain de peau qui marque chaque année et chaque chemin que tu as emprunté avant de me convier dans ta vie. Je m'y accroche alors que la cabine de douche devient le temple de cet échauffement communicatif. Je t'abandonne ce sourire tout en me couchant face à tes baisers. Ce sourire comme s'il n'y a pas eu ce procès, mes frères et cette altercation. Je me love dans tes bras comme si la vie nous avait épargné et que nous n'avions plus que nos corps à offrir à l'autre.

Je secoue ma tête sous le jet brulant à l'image de ce chien fou que nous avions recueilli pendant quelques années chez nous. Je frémis lorsque ma chemise tombe et je plonge inquiet dans son regard de flammes vacillantes. J'ai peur soudainement que ce corps ne lui plaise plus. Ce torse n'a rien à offrir plus qu'un autre. Mes doigts se perdent dans sa fine toison de fauve qui couvre ses pectoraux et qui m'affole. Tu sais comme j'aime m'y accrocher. Mais, tu ne me laisses pas le temps de faire tomber mes questions. Ta bouche ne me laisse aucun répit et tes paroles terminent d'achever mes craintes et les enterrent bien loin de nos bouches haletantes.

« Je suis à toi...Mon coeur est à tes pieds. Mon corps te réclame à corps et à cris.»

Mes mains sans aucune hésitation te libèrent de ton pantalon. Tu vois déjà dans mon regard quel chemin mes démons veulent emprunter. Mes genoux de priant terminent  ma course face à toi. Mon souffle comme l'eau brulante vient s'échouer sur ce que la pudeur me refuse de nommer. Pourtant, ma bouche va s'entrouvrir pour s'y perdre dans un gémissement sourd. Ma nuque se contractera sous mes mouvements saccadés alors que mes mains grifferont tes hanches. Mes démons exactement ce que je veux, t'apporter ce plaisir que j'ai parfois l'impression que tu te refuses. Mes pupilles t'appellent et se gorgent de chacune de tes réactions. J'écoute chaque grognement et réaction de ce corps que je veux voir briller de désir. Te rappelles-tu que c'était ainsi que nous avions débutés ? Cette nuit où je m'étais faufilé dans ton lit, ma bouche aussi fiévreuse que ce soir.

Voir plus...Car, je sais à présent ce que ton corps aime et implore. Ce que ma langue peut offrir et flatter. Alors, oui, je suis à toi Jérémias. Utilise-moi. Sers toi de moi, voilà tout ce que mon corps frémissant demande.