L'un soleil et l'autre lune

Cette invitation tombe à point nommé. Après le petit scandale de mon aventure dans les toilettes – vite étouffer cependant, le pouvoir évidemment -, il est temps de calmer les inquiétudes, les cancans et d’affirmer ma position d’époux expiant ses fautes auprès de son épouse. Donner de l’importance à Lisbeth, lui conférer un certain pouvoir pour assoir sa position. Déléguer. Ça fait mal, mais la décision  fut prise ensemble et c’était la meilleure chose à faire. Il aura fallu que je la trompe pour qu’elle s’ouvre à moi. Assez paradoxal, en effet.

Mais nous sommes là aujourd’hui, moi en costume noir et blanc et elle, habillée d’une délicieuse robe de soirée spécialement choisie pour l’occasion. Le collier qu’elle porte la rend encore plus lumineuse, plus belle encore et si désirable. Bien qu’il n’y ait pas que dans cette tenue que je me suis surpris à la désirer. Mais sous cet éclat, face à ce monde ivre de plaisir et de champagne, devant les regards peu scrupuleux de certaines gens, mon regard ne cesse de dévier vers elle : tantôt sa coiffure sophistiquée, tantôt sa silhouette moulée par la robe, et d’autres toutes les parties de son corps qui restent dénudées. Un regard plutôt possessif, peu amical vis-à-vis des autres. Je reconnais pas mal de gens, certains restent pourtant de parfaits inconnus. On nous salue, je nous présente. Lisbeth, ma femme. Son statut sonne presque comme une menace quand l’homme à qui je la présente a un regard un peu trop appuyé à son égard. Au bout d’un moment, quelques verres dans le nez et quelque peu échauffé par l’attention porté à Lisbeth. Je finis par lui prendre la main pour l’arracher à cette foule de regards, de caresses, de mains se voulant baladeuses. Je prends les premiers escaliers que je vois, continuant à la trainer dans mon sillage sans vraiment de délicatesse. Mais la délicatesse, ça n’a jamais été mon genre. Je m’arrête quand la foule se fait moins dense, je donne un coup dans la porte derrière nous, elle ne se referme pas, tant pis. Alors seulement je me retourne vers elle, qui me regarde l’œil noir, ou serait-ce de la moquerie ? « Vous vous riez de moi Madame Svensson ? » La voix est doucereuse, prudente. Je ne tenterais rien contre elle, même si, en observant la chambre, cette pièce peu donner des idées. Je sais bien qu’elle a compris pourquoi je nous ai emmenés à l’écart, elle connait ma jalousie. Mais dans un élan de… je ne sais pas comment l’appeler, je m’appuie contre le mur, à côté de la porte et murmure un « Je suis désolé… Je n’aime pas ça, c’est tout. » Le regard des autres, leur avidité, cette envie de s’approprier quelque chose qui est mien, quelqu’un. Elle est mienne, même si je n’ai pas le droit de la toucher. Mais elle est mienne, quoi qu’on en dise.

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La séduction n'est jamais qu'un prélude au festin.

Assise sur la balustrade de pierres blanches, elle écoutait le tambourinement de la musique, la rythmique à qui elle donnait le change en balançant dans le vide une de ses jambes fuselées toutes vêtues de bas noirs. Le regard alangui par une soirée qui ne faisait que commencer, elle portait à ses lèvres écarlates une flûte de champagne qu’elle avait attrapé au vol sur l’un des plateaux que promenait l’un des nombreux serveurs. Puis, elle s’était remise à scruter la foule. Parfois, elle surprenait des regards, on lui faisait un petit signe de la tête pour la saluer ou on lui lançait un sourire à peine déguisait, mais elle ne faisait pas partie des quelques prostitués qui à l’instar des plateaux se promenaient dans la salle. Alors en guise de réponse, elle croisait ses jambes et souriait avec cet air carnassier qui ne laissait aucun doute sur sa fureur, puis comme pour ponctuait la chose, elle se laissait glisser de son perchoir pour se mêler à la foule. Il y avait de tout, des gens connus, des illustres inconnus, mais ce que l’on trouvait en quantité non négligeable c’était l’alcool, le sexe et la drogue. On ne se donnait pas la peine de cacher quoi que ce soit, les femmes embrassaient d’autres hommes que leur mari et les maris admiraient l’œuvre en se disant qu’ils finiraient par en retirer quelque chose. Les seringues s’échangeaient contre des sachets contenant quelques pilules qui feraient rêver le temps d’un instant, et les pailles des cocktails servaient aussi bien à boire qu’à se remplir le nez d’une poudre nocive pour l’esprit. C’était ainsi tous les ans, et tous les ans, elle se faisait spectatrice de la débâcle humaine, jouissant d’un certain voyeurisme aux accents les plus pervers.

Ses hauts talons aiguilles dont la couleur rappelait, non sans calculs, celle de ses lèvres s’éloignaient déjà des zones les plus tumultueuses. Chacun de ses pas résonnaient sur le marbre blanc veiné de noir et de bleu marine, et d’une main habile, elle laissait trainer ses doigts le long des tentures immaculées, goutant au velouté des papiers de velours qui les couvraient.  Suivant les dédales de couloirs, se laissant emporter par la magie des lieux qu’elle trouvait tant changé par rapport à l’année passée, elle se perdait encore et encore au détour des portes. Bientôt elle ne croisa plus personne, et un semblant de silence sembla emporter tout sur son passage, la laissant seule avec le portrait d’une vieille dame accroché au mur, son verre de champagne désormais vide et surtout avec son reflet qui s’encadrait dans un miroir doré.  Ses longs cheveux noirs ondulés avaient perdu quelque peu de leur discipline à force d’une douce brise printanière, un peu trop froide pour ce début d’été, mais lui conférait un air bien plus sauvage. Ses joues qui avaient rosies à cause de l’alcool la faisaient paraitre plus humaine, bien moins diaphane et fragile qu’à son habitude. Quant à sa tenue, un rien l’aurait habillé, mais la robe fourreau dans laquelle elle s’était glissée pour cette soirée, laissait sans vergogne deviner ses hanches généreuses par l’étroitesse du tissu. Et le caraco qu’elle portait en guise de veste ne cachait en rien la rondeur de ses seins que libérait généreusement le décolleté de sa robe.

Déjà, elle poussait un soupir, et se défaisait de son reflet, reprenant son chemin. Ses hanches roulaient sous sa robe, en faisant remonter le tissus jusqu’à venir dévoiler le bord de ses bas que retenait discrètement les lanières d’un porte jarretelle aux reflets de jais. Paulina ne s’en formalisa pas, et pour cause, son attention avait été attirée par autre chose. Arrêtée sur le pas d’une porte, elle avait surpris une silhouette qu’elle ne connaissait que trop bien, et dans l’antre de cette pièce, s’était déroulé sous ses yeux, comme dans un film qui passerait au ralenti, une scène attendrissante d’un baiser à peine volé. Moqueuse, elle n’avait alors pas pu s’empêcher de pouffer de rire, portant une de ses mains jusqu’à son visage comme pour cacher une évidence. Ses yeux bleus perçants, ourlés de noir battaient de ses longs cils lourds de khôl, et passaient de la silhouette d’Aleksi à celle de l’inconnue qui brillaient de mille feu tant elle était couverte de bijoux qui semblaient trop lourds pour sa frêle stature. « Je ne te savais pas si mièvre Aleksi. ». Un pas, puis deux, sur la moquette le bruit de ses pas était étouffé, mais ces simples pas c’est ce qui lui suffit pour entrer dans la pièce refermant derrière elle avec une certaine délicatesse la lourde porte blanche. « En tout cas, ce n’est pas avec moi que tu l’es. ». Ses propos étaient lourds de sens, plus destructeurs que jamais, et face à eux, elle se dressait de toute sa hauteur, de toute sa voluptuosité, comme pour montrer à l’un qu’il y avait bien plus à gagner avec elle, et à l’autre qu’elle n’avait rien à craindre d’une quelconque concurrence.

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L'un soleil et l'autre lune

D’un sourire, elle me détend. Elle n’est pas en colère. Son rire achève de dénoué mes épaules. Elle fait des efforts, ça va un peu mieux à présent qu’elle ne me considère plus comme l’ennemi numéro un. Je ne suis pas le méchant, pas celui de son histoire, non. Doucement elle s’approche, et je travaille un visage neutre pour ne pas qu’elle devine mes pensées. Je suis très bon à ce jeu-là. Je regarde sa main se lever, avec toujours cette pointe d’appréhension, mais elle n’est que caresse sur ma joue et j’appuie mon visage contre sa main. Mon sourire à moi est bref, mais il passe quand même sur mon visage. Puis elle se dresse sur la pointe des pieds et vient chercher mes lèvres chastement. Je ne fais aucun geste, retenant même ma respiration. Parce que ça ne lui prend pas souvent. Et que je ne sais pas ce que je ferais si je m’autorisais un geste quelconque. « On sortira plus souvent, à des soirées moins… extravagantes. Je ne suis pas plus à l’aise que toi par ici… » Je lui souris, ayant compris parfaitement le sens de ses paroles. J’aime l’entendre parler de nous. Je prends une grande inspiration.

« Je ne te savais pas si mièvre Aleksi. » Je me raidis. Paulina. La jeune femme entre dans la chambre et referme la porte derrière elle. Prudemment, je m’éloigne du mur et place Lisbeth légèrement en retrait à côté de moi. Je ne sais pas pourquoi elle est là. Mais visiblement, elle s’amuse. « En tout cas, ce n’est pas avec moi que tu l’es. » Je fronce les sourcils. Evidemment. Je la jauge du regard, plus avec prudence qu’avec colère. « En même temps, Paulina, tu ne fais pas dans la tendresse. Ton truc, c’est l’approche directe. Personne ne l’ignore. » Ces paroles ne manquent pas de témoigner de l’intimité qu’il y a eu entre nous. Mon regard plonge dans le sien et elle bat des cils, comme la sirène qu’elle est. Il y a un échange dans ce regard, les souvenirs de nos ébats, de notre intimité. Je ne cherche pas à le cacher. Néanmoins, je n’oublie pas Lisbeth. Je me retourne vers elle, un peu… gêné. « Lisbeth, je te présente Paulina, la femme avec qui j’ai couché dans ce restaurant… » Je n’ai jamais été délicat, ni subtil. Je ne tourne pas autour du pot, je ne sais même pas comment on fait. Je soutiens le regard de Lisbeth avec un air grave et entendu. Au bout d’un moment, elle regarde ailleurs, indéchiffrable. Puis je me retourne vers Paulina, un peu plus méfiant et plus imposant. « Qu’est-ce que tu cherches par ici ? » Je regarde Paulina des pieds à la tête, cherchant à comprendre ce qu’elle manigance, ce qu’elle veut de nous.

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Elle se tenait face à eux, les jambes légèrement écartées, les bras croisés sous sa poitrine la rendaient au combien plus opulente. Plantureuse jusqu’aux bout de ses ongles soigneusement coupé et peint d’un bleu nuit qui brillait sous la lumière tamisée de l’unique lustre de la pièce. Ses lèvres rouges retroussée sur ses dents blanches, à peine jaunie par son tabagisme insistant, découvraient des canines aux allures aiguisées qui lui donnait non sans raison des airs félins. Sans un autre son que le son battant de son cœur qui battait au travers de sa cage thoracique à l’unisson avec le leger tremblement des basses qui secouait les murs, elle écoutait tranquillement Aleksi la présenter, et elle ne put s’empêcher de serrer les dents quand les remarques acerbes de l’autre femme fusèrent entre les murs. Si elle avait voulu être discrète, elle avait lamentablement échoué. Les nerfs désormais à vif, la belle ne s’était pourtant pas départie de son sourire, quoi qu’un peu plus crispé, et suivant des yeux les mouvements disgracieux de la poupée chiffonnée qui lui passait à côté d’elle. « C’est étrange… », elle avait bien vite reprit de cette consistance qui la faisait souvent ressembler à un bloc de glace, et derrière cette froideur, son sourire, carnassier, révélait bien plus de violence que les mots qui avaient sans aucune détour la volonté de blesser. « Mais d’après la rumeur, la si jolie femme de Aleksi Svensson, ne serait rien d’autre qu’une trainée. Alors de moi ou de vous, allez savoir qui est la véritable putain, madame. ». Le tout avait été emballé d’un sulfureux ton faussement amusé qui donnait néanmoins parfaitement le change.

Puis, la porte se referma, laissant Paulina seule avec Aleksi. On aurait alors pu croire que la maîtresse si peu désirée et pourtant tant désirable, aurait changé de visage pour se confondre dans les draps de l’indignation, mais il n’en fut rien. Néanmoins à qui aurait su la connaître, aurait remarqué que derrière son sourire brillaient toute la colère de son regard. Eclat de glace dans l’acier de ces yeux, elle aurait volontiers explosée si elle n’avait pas été un véritable monstre de retenue. Déjà elle passait une langue gourmande sur ses dents, finissant par la pincer entre ses canines comme pour retenir un soupir d’exaspération plus que profond. Le relâchement de tout cet air inspiré fini de ponctuer les quelques secondes de ce silences oppressant qui s’était installé. « Il semblerait que je ne sois qu’une simple prostituée ?! », acerbe, elle avait évincé toute les questions de Aleksi pour se focaliser sur les propos de sa si chère et tendre. Sous sa robe, tout son corps tremblait d’une rage contenue, et ses ongles agrippés le tissus de sa robe comme pour éviter de blesser qui conque autre qu’elle-même. Mais la machine était en route, rien ne pouvait faire décolérer une femme qui se sentait comme bafouée. Seulement des deux femmes, était-elle vraiment celle qui méritait de se sentir bafouée ?! Pour elle. C’était le cas. « Je ne savais pas que tu t’adonnais à ce genre de pratique mon ami ? Mais quand je t’ai trouvé, la dernière fois, il ne me semble pas t’avoir demandé quoi que ce soit en échange, peut être devrais-je faire comme elle l’a dit et te dépouiller. » La colère, terrible, s’écouler de sa bouche, assez forte pour que cela parvienne à cette autre qui se trouvait par-delà le mur.

Et nonchalamment, la démarche chaloupée, lançant d’un côté puis de l’autres ses hanches pleines, elle se rapprocha de Aleksi. Elle frémissait, et pouvait sentir le long de ses membres comme le fourmillement de ses nerfs sous sa peau. Elle se posta face à lui, juchée sur ses talons, elle faisait sa taille, peut même un peu plus, et bientôt, prise par cette vague houleuse d’emportement, elle vint lui assener une gifle dès plus violente. Non pas qu’elle se sentit mieux après, mais le voile de la décontraction prit le pas sur le reste, sans que jamais une quelconque cruauté ne vienne l’enlaidir.« Pauvre petite créature, je ne sais pas ce que je trouve le plus misérable, elle, ou ta tentative de te montrer autrement que ce que tu es vraiment. ». Naguère source de douleur, elle portait déjà ses doigts encore échauffé par le contact bref mais violent de cette gifle à sa joue, douce, soulignant la marque rouge qu’elle y avait inscrite.

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Je ferme les yeux devant la haine de Lisbeth, tente de ne pas me mettre en colère devant sa façon de traiter Paulina. Puis la regarde s’en aller alors qu’elle m’annonce sa propre jalousie, une nouvelle qui me surprend, car je n’avais jamais vu la jalousie sur le visage de Lisbeth. J’ai pourtant bien vu sa réaction quand j’ai annoncé mon aventure avec une autre femme, j’ai pris cela pour un égo blessé. Non pas de la jalousie. Il y a tellement à apprendre d’elle, je la découvre jour après jour, et je ne cesse d’être surpris. Son regard planté dans le mien ne trompe pas. La présence de Paulina la rend furieuse. Je fronce les sourcils, crispe la mâchoire. Puis elle fuit, la cigarette en bouche et la démarche furieuse.

J’entends la réponse de Paulina et je la foudroie du regard. Nos colères se mesurent l’une l’autre, sans être plus viscérale que l’autre. Elle fulmine néanmoins, n’ayant pas apprécié les commentaires de mon épouse, plutôt virulents, il est vrai. Mais je continue à contrôler cette colère qui monte tout doucement. Je la sens pousser depuis que Paulina est entrée, elle gagne en puissance, en place et je sais que c’est dangereux. Et la sirène devant moi n’est pas là pour m’aider. Furieuse et blessée, elle prononce des paroles malheureuses, blessantes. « Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. » Je sais que Lisbeth l’a traitée de pute, mais je n’ai jamais parlé d’elle dans ces termes-là. Et je ne l’ai jamais vue comme telle. Mais mes mots ne servent à rien, ceux de mon épouse l’ayant un peu trop blessé pour ça. D’une démarche chaloupée, je la regarde s’approcher de moi, nos regards à la même hauteur. Puis sa main part, gifle ma joue. Le son claque, la douleur est brève. Mais mon regard devient noir alors qu’elle vient caresser ma joue et prononcer des paroles qui achèvent de nourrir ma colère. « Je ne t’ai jamais traité comme une pute » J’insiste sur le ‘jamais’, détache les syllabes de chaque mot en la foudroyant du regard. Je ne lâche pas son poignet, l’empêchant même de reculer pour se libérer. « Paulina, elle est ma femme, elle doit apprendre à me connaitre, elle le veut. Que je ne sois pas moi-même au début ou non, elle finira par me connaitre. » Je la regarde, l’attire à moi pour prendre son menton en main, un peu plus délicatement. Une main dans le creux de ses reins, je la ramène un peu à moi, mais sans coller mon corps au sien. « J'ai un deal avec elle, et toi et moi ça doit juste, cesser. » Je la regarde sévèrement, c'est sans appel. Bien qu'il soit un peu étonnant de devoir ordonner que nos escapades cessent, vu ce que je connais de la jeune femme. Puis je la relâche brutalement, la faisant chanceler sur ses hauts talons. « Tu n’es pas une pute, Paulina, ne laisse pas les mots d’une épouse trahie te mettre dans ces états-là. Tu vaux mieux que ça. » La voix est lasse.

Mais je n’en ai pas fini, non. Je vais ouvrir la porte et attrape Lisbeth par le bras, elle ne va pas bien et à sa vue, je me calme imperceptiblement. « On ne s’en va pas. Pas si on veut éviter le scandale. » Je la ramène dans la chambre et referme derrière elle. Fuir la fête parce que ma maitresse est apparue ne serait qu’alimenter la rumeur, lui donner de l’importance et attirer l’attention sur nous. J’en reviens à mon amante. L'avertissement se lit dans mon regard. « Lisbeth n’est pas une trainée » Regard à Lisbeth. « Et Paulina n’est pas une pute » Je soupire, agacé. « Vous me fatiguez toutes les deux. » Je pique la cigarette de mon épouse et m’éloigne un peu des deux furies. Je ne sais pas encore comment il faut gérer la crise. « Paulina, je ne sais pas ce que tu me veux... ou ce que tu nous veux. » Je jette la cigarette finie par la fenêtre puis reviens près de Lisbeth. Je passe un bras autour de sa taille, en ignorant sa raideur, et la ramène contre moi. De ma hauteur, je la regarde sévèrement. « Qu’est-ce que je t’ai dit l’autre jour ? » Nous nous étions mis d’accord sur le fait que je n’irais pas voir ailleurs tant qu’elle s’ouvrait à moi. Elle n’avait donc pas de raison de douter de sa place à mes côtés. Paulina ne m’aime pas, n’est même pas intéressée par mon argent, c’est une amante exceptionnelle, mais il n’y a pas d’amour dans son cœur, c’est pour cela qu’il est aisé de céder à cette femme, elle ne revient pas le lendemain avec des attentes. Du moins, je le pensais jusqu’alors.  

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