PSEUDO/PRÉNOM : C'est Darkjeely mes chers ÂGE : 16 ans ! FRÉQUENCE DE CONNEXION : Tous les soirs, mais il arrive que je n'ai pas la foi de venir lundi et mardi, vu que je termine à 19h ces jours-là >D COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM : Par Bazzart, j'ai suivi le projet et puis je me suis inscrite. C'est la faute à Katriina, elle m'a fait de l’œil cette vicelarde D8 LE MOT DE LA FIN : J'espère que la 2ème personne du pluriel ne vous dérange pas  

« Bonjour, Solveig. »

Dîtes-vous en souriant. Sourire carnassier, sourire éclatant de blancheur, sourire si malsain. La petite, devant vous, si petite, si fragile, si innocente, vous regarde. Ses grands yeux sont larmoyants, son petit nez est encore humide de pleurs. Mais elle vous regarde et ne vous répond pas. Fascinée. Elle vous aime déjà, la petite Solveig et sa chevelure brune et bouclée. Adorable. Parfaite. Une petite princesse comme on en voit dans les contes de fées. Ici, c’est vous la reine.

Mais les enfants n’aiment pas beaucoup les reines, en général. Les reines sont souvent bafouées dans les contes, elles sont méchantes et tyranniques, contrairement aux princesses pures et innocentes. Les reines détestent les princesses, leurs éternelles rivales, parce qu’elles sont plus belles, plus ravissantes, elles ont toutes les qualités du monde et sont mièvres comme des happy ends. Vous n’aimez pas les happy ends, du moins pas ceux des autres. Pour tout dire, tout finit toujours bien pour votre personne. Toujours. Et c’est vous, oui, vous, qui récupérez le jeune prince à la fin. Vous avez toujours aimé les jeunes princes, en particulier ceux qui, comme Valentin, vous résistent quelque peu. Mais vous êtes une prédatrice, et pour une personne telle que vous, rien ne vaut un défi.

Vous buvez quelques petites gorgées de votre thé, le petit doigt en l’air par un réflexe auquel vous ne faites même plus attention. Distinguée, charmante, enjôleuse. Vous reposez votre tasse sur sa petite assiette en céramique, motifs asiatiques aux somptueux détails, un service à thé des plus raffinés. Léger bruit aigu, presque infime. C’est ainsi qu’on vous l’a appris, quand vous étiez jeune. Ne pas faire de bruit inconvenant quand on boit son thé. Toujours avoir un service de qualité, rappelant l’arôme du nectar. Éléments indispensables pour une dame de votre rang, quoi que déchue.

Mais revenons à la petite Solveig. Trop mignonne, du haut de ses douze ans. Une poitrine à peine naissante, un visage innocent et juvénile, de grands yeux naïfs, à peine sortie de l’enfance et déjà basculant dans le monde terrible de la réalité. Elle sera parfaite, oui, pauvre petite chose. Révélant votre sourire, carnassier pour ceux qui vous connaissent, rassurant et délicat pour elle, vous lui offrez des mots hypocrites. Vous tenez la petite poupée entre vos doigts, et vous adorez ça. Vous adorez les enfants, en fait. Oh, non, pas au sens pervers du terme bien sûr ! Non, ça vous le laissez aux bons – ou mauvais – soins de votre clientèle. Les enfants, vous les trouvez fascinants. Fascinants de crédulité. On pouvait leur faire croire n’importe quoi : que les adultes qui souriaient étaient tous gentils, par exemple. Qu’ils pouvaient les suivre, leur faire confiance. C’était jouissif. Et ils ne se rendaient compte de rien. De rien. Absolument rien. Jusqu’à ce qu’ils soient bien pris au piège, sans aucune chance de s’en sortir. C’est pour ça que vous les adorez, ces petites marionnettes, ces poupées au cœur de porcelaine.

Oui, vous aimez ce qui est délicat. Votre principal client aussi, sans doute. Vous aimez les petits détails, les fioritures et les oripeaux. Cela se voit à votre bureau : une sorte de palais minuscule, douillet, où l’on se sent en sécurité. Le rouge carmin de vos lippes s’étire en un mince sourire. Il est temps.

« Viens avec moi. J’ai trouvé quelqu’un qui aurait le profil idéal pour t’adopter. »

Vous vous levez, tendez votre main où elle glisse la sienne, sentant votre contact glacé comme la mort. Vous lui souriez, un sourire terrible, presque terrifiant, mais fascinant. Un sourire de reine.

Et puis vous la conduisez à l’échafaud.