La figure du Diable est une figure récurrente dans les contes. Ce personnage énigmatique, toujours présent là où on ne l’attend pas, arrivant pile au moment où la situation semble désespérée pour vous offrir son aide, peu importe le genre d’aide dont vous avez besoin… La note est généralement salée et difficilement négociable. A Mariehamn habite un homme que personne n’a jamais vraiment rencontré, tout le monde le connait et en même temps, personne ne sait rien de lui. Le Duc Dalecarlia est réputé l’homme le plus riche du pays, connu à travers le monde pour son sens des affaires, c’est un homme très important et très respecté. Craint aussi. Tout le monde souhaite être dans ses petits papiers. Les habitants de Mariehamn ne faisant pas exception.

Chaque année à lieu la fameuse soirée du Duc Dalecarlia. Les portes du château s’ouvrent et accueillent toutes les personnes désireuses de se faire voir en ces lieux si richement parés. Pas d’invitation, tout le monde est le bienvenu sans aucun critère social ou racial. La population se mélange, ne faisant pas la distinction entre célébrité et dealer du coin. Le Duc ouvre toutes les portes de sa résidence, vous offrant la vue de ce jardin immense et artistiquement entretenu, vous accueillant dans le dôme de la piscine couverte, vous servant le champagne dans ce hall immense illuminé de ce lustre en or, et vous gorgeant d’alcools et autres substances dans l’immense salon aux fauteuils Empires très années ’30, vous ouvrant aussi les portes de ses chambres hautes, lits à baldaquin ou miroir accrochés au plafond. Tout n’est que démonstration de richesse et de pouvoir, tout est mis en œuvre pour vous satisfaire sur un thème central : la Luxure. Cette soirée annuelle prendre des airs d’orgie à un certain stade de la nuit, mais personne ne l’ignore, ni ne s’en offusque. Assourdis par la musique tantôt Jazz, tantôt Rock, tantôt Pop-Rock, enivrés par l’alcool cher et les odeurs de certaines drogues, émerveillés par les numéros d’acrobaties des danseuses directement dénichées  des Grandes Maisons de proxénètes de génies –toutes venant de pays multiples, hors de question de se servir dans son propre pays -, fondant devant les délices qui vous sont offerts, à vous de déterminer lequel du gâteau à la poudre est l’élément interdit, vous vous perdrez dans cette effusion de sens titillés, taquinés, torturés, une promesse de doux supplices et de délices à partager.